Retour à Zombieland

 

10 ans se sont écoulés entre le premier Zombieland et cette suite. 10 années qui ont été marquées par plusieurs rumeurs concernant un retour de l’équipe originale mais surtout par la mise en chantier d’une série. Série qui a capoté quand son pilote s’est lamentablement vautré, douchant dans un même élan les espoirs du réalisateur Ruben Fleischer et de ses scénaristes. Finalement, tout le monde parvint à se mettre d’accord et Zombieland : Double Tap, ou Retour à Zombieland en France, vit le jour pour la plus grande joie des fans. Une suite qui voit Emma Stone, Woody Harrelson, Jesse Eisenberg et Abigail Breslin refaire équipe. Pour le meilleur ou pour le pire ?

 

À une époque où le genre zombies basé sur les films de George Romero, était devenu hype, que ce soit aussi bien à la télévision que sur grand écran, il était évident que des petits malins allaient jouer la carte de la parodie, avec plus ou moins de finesse.
Si le vénéré Edgar Wright avec son Shaun Of The Dead s’en est sorti avec les honneurs via son cultissime et très sérieux malgré les apparences,  Ruben Fleischer tant qu’à lui avait plutôt bien surpris son monde également en 2009 avec son Bienvenue à Zombieland. Une satire avec un humour au poil, une énergie enthousiasmante, un concept maîtrisé à la perfection notamment dans sa proposition du guide de survie en pleine apocalypse zombie, avec ses règles géniales puis bien évidemment un amour sincère envers le genre zombie et une propension honorable à offrir des personnages finement croqués et attachants.

Le générique de Retour à Zombieland annonce un peu malgré lui la couleur. Le film débute sur une tirade du personnage de Jesse Eisenberg, comme pour le premier. Puis vient la musique. Toujours du Metallica. Hier For Whom The Bells Tolls, aujourd’hui Master of Puppets. Efficace comme dans le premier opus. Le truc, c’est qu’on se rend vite compte que finalement cette suite est presque davantage un remake du premier. Ce qui est rarement une bonne idée. À part pour Evil Dead 2 qui a totalement fait changer la vision de la saga en la rendant plus que culte. Mais c’est un cas particulier et pas question de comparer le chef-d’œuvre de Sam Raimi avec Zombieland : Double Tap qui recycle pendant plus d’une heure toutes les bonnes idées de son prédécesseur sans jamais faire preuve d’une vraie audace. Cela en devient même étonnant qu’il n’y ait pas eu de clin d’œil sur le gag des Twinkies du premier volume. Retour sur les routes délabrées d’une Amérique ravagée donc, avec dans l’habitacle les mêmes personnages, accompagnés par quelques nouveaux amenés à rester ou à se faire bousiller… Car au fond, qu’est ce qui fait une bonne suite ? Pourquoi Le Parrain 2 ou Terminator 2 sont-ils généralement considérés comme supérieurs au Parrain et à Terminator ? Parce qu’ils se contentent d’obéir à la règle bête et méchante qui veut que la suite basique soit plus rapide et plus spectaculaire ? Non, justement. Si ces chefs-d’œuvre sont des chefs-d’œuvre, c’est justement parce qu’ils ne cherchent pas à utiliser les recettes ayant fait le succès de leurs prédécesseurs. La principale erreur de Retour à Zombieland est donc celle-là : jouer la redite en espérant que cela ne se verra pas trop et en misant absolument tout sur le capital sympathie des personnages et des acteurs.

La bonne nouvelle, c’est que si l’effet de surprise s’est fait la malle et que la trame principale reste très prévisible dans son développement, le charme opère tout de même. On préférera toujours le premier épisode mais cette suite fait le job grâce à ses acteurs, à l’énergie déployée par le réalisateur (qui se fend d’un furieux et pour le coup inattendu plan-séquence) et par la rythmique, quant à elle toujours redoutable. Dans cette petite famille dysfonctionnelle, mais attachante on retrouve Woody Harrelson qui a une classe folle, Jesse Eisenberg qui fait ce qu’il sait faire de mieux, Emma Stone qui assure comme toujours sauf pour Abigail Breslin qui se met un peu en retrait au profit de Zoey Deutch, soit le personnage de blonde écervelée reste à la surprise générale assez appréciable, principalement grâce à l’abattage de l’actrice. Les guest stars comme Luke Wilson et Rosario Dawson se chargeant de conférer au film un surplus de prestige bien utile quand il s’agit de tenir l’ennui à distance et de justifier la démarche. Oui, c’est un peu de l’enfumage mais de l’enfumage qui fonctionne. C’est plutôt rare. En tant que spectateur le film joue surtout, par ses acteurs, sur notre empathie et notre nostalgie. La règle du gag du double dose (Double Tap) de cette saga, qui est aussi le titre du deuxième opus, prend encore plus son sens dans ce long métrage. En reprenant toutes les bonnes idées du premier, ils les remettent une deuxième fois en les rendant deux fois plus bonnes et deux fois plus délirantes.


Divertissant, gore, rondement mené par un Ruben Fleischer en pleine forme et porté par des acteurs visiblement heureux de retrouver leurs personnages, Retour à Zombieland pêche par contre par un manque flagrant d’originalité. La faute à son scénario trop opportuniste, certes parsemé de gags parfois très drôles mais trop calqué sur celui du premier. Reste que le début du film contient l’une des meilleures vannes de l’année et que la scène post-générique vaut à elle seule largement le détour !

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